Climatériquement : le Canada est extrêmement froid, extrêmement chaud. Politiquement : le Canada est officiellement Anglais, mais beaucoup de Canadiens sont français par la langue et par le cœur, d’autres sont Canadiens tout court. Administrativement : Canadiens-Français, Canadiens-Anglais coexistent, mais ne se mélangent pas. Cultuellement : catholiques d’une part, protestants d’autre part, tous défendent avec acharnement leurs convictions. Ce pays est un terrain de lutte perpétuelle, de tiraillements sans fin, de frictions journalières (comme on dit là-bas), à propos des écoles, de la langue, de la religion, des élections, des coutumes etc… Pour y voir clair au milieu de cette complexité, pour l’étudier de près on a écrit nombre de livres. Selon que l’auteur est catholique ou protestant, républicain ou royaliste, conservateur ou libéral, anglophile ou francophile, il a placé la question sur son terrain à lui et l’a résolue conformément à ses convictions. Il n’existe pas sur le Canada une seule étude véritablement impartiale.
On me dira : « Mais, vous-même, vous catholique et français, n’allez-vous pas vous montrer involontairement partial ? Pourrez-vous vous, défendre de votre sympathie pour les Canadiens-français ? » Evidemment non, ma sympathie, je ne saurais la cacher, et je ne le veux pas non plus. C’est même pour l’affirmer que j’écris ; c’est pour montrer à quel point nos « cousins » du Canada ont été igno-