Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/106

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sidéraient pas sans un vif intérêt. Le grand maréchal et moi ne quittâmes pas l’Empereur. L’orage dura plus d’une heure dans toute sa force ; quand l’Empereur rentra, j’eus toutes les peines du monde à me dépouiller de mes vêtements ; presque tout ce que je portais se trouva perdu.

Les jours suivants le temps fut pluvieux ; mes travaux en souffraient tant soit peu ; tout était humide et mouillé dans notre mauvaise petite chambre ; d’un autre côté, on se promenait difficilement sur le pont ; c’étaient les premiers temps de la sorte que nous eussions eus depuis notre départ ; ils nous déconcertaient. Je remplis le vide du travail par la conversation avec les officiers du vaisseau ; je n’avais d’intimité avec aucun ; mais j’entretenais avec tous des relations journalières de politesse et de prévenance. Ils aimaient à nous faire causer des affaires de France ; car on aurait de la peine à croire jusqu’à quel point la France et les Français leur étaient étrangers. Nous nous étonnions fort, réciproque-