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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/127

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on me faisait là, disait Napoléon, une immense concession. » C’est précisément là qu’en remuant quelques pierres à ses pieds un hasard bien singulier lui présenta une superbe antique connue parmi les savants.

N.B. C’était un camée d’Auguste, seulement ébauché, mais une superbe ébauche. Napoléon le donna au général Andréossi, qui recherchait beaucoup les antiquités ; M. Denon, alors absent, ayant vu plus tard ce camée, fut frappé de sa ressemblance avec Napoléon, qui alors reprit le camée pour lui-même. Depuis il était passé à Joséphine, et M. Denon ne sait plus ce qu’il est devenu. (Détails fournis par M. Denon, depuis mon retour en France.)

Quand les Français voulurent se rendre en Asie, ils eurent à traverser le désert qui la sépare de l’Afrique. Kléber, qui commandait l’avant-garde, manqua sa route et s’égara dans le désert. Napoléon, qui le suivait à une demi-journée, vint donner, à la nuit tombante, avec une légère escorte, dans le milieu du camp des Turcs ; il fut vivement poursuivi, et n’échappa que parce que, la nuit venue, les Turcs prirent cette circonstance pour une embûche. Mais qu’était devenu tout le corps de Kléber ? La plus grande partie de la nuit se passa dans une anxiété cruelle. On reçut enfin des indices par quelques Arabes du désert, et le général en chef courut, sur son dromadaire, à la recherche de ses soldats. Il les