Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/215

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notre hôte pour y rencontrer l’Empereur l’avaient gêné et l’en avaient tout à fait éloigné. Nous demeurions claquemurés dans notre petite enceinte. Nous n’avions dû y rester que quelques jours : six semaines étaient écoulées, et il n’était pas encore question de notre changement. Durant tout ce temps, l’Empereur s’était trouvé aussi resserré que s’il fût demeuré à bord du vaisseau. Il ne s’était encore permis qu’une seule excursion chez le major Hudson, et nous apprîmes plus tard qu’elle avait même causé une extrême inquiétude : elle était parvenue, au milieu du bal de l’amiral, aux oreilles des autorités et les avait mises tout en émoi.

On travaillait toujours à Longwood, qui devait être notre nouvelle demeure. Les troupes que nous avions amenées d’Angleterre étaient campées aux environs. Le colonel donnait un bal, nous y étions invités ; l’Empereur voulut que j’y allasse et que j’examinasse l’endroit. Je m’y rendis avec madame Bertrand, dans une voiture attelée de six bœufs ; c’est dans cet équipage mérovingien que nous escaladâmes la distance qui nous séparait de Longwood. C’était la première fois que je voyais de nouvelles