Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/289

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du 53e : c’était l’amiral Taylor, arrivé la veille du Cap avec son escadre, et repartant le surlendemain pour l’Europe. Parmi ses capitaines était son fils, ayant un bras de moins ; il l’avait perdu à Trafalgar, où son père commandait le Tonnant.

L’amiral Taylor était venu payer ses respects, me dit-il, à l’Empereur ; mais on venait de lui répondre qu’il était malade, et il en était cruellement désappointé. Je lui fis observer que le climat de Longwood était très défavorable à Napoléon. Je choisissais mal mon temps ; le ciel était très beau, et le lieu déployait en ce moment toute l’illusion dont il pouvait être susceptible : aussi l’amiral remarqua-t-il que le site était charmant. Mais à peine lui eus-je répondu d’un air triste et vrai : « Oui, monsieur l’amiral, aujourd’hui, et pour vous qui n’y resterez qu’un quart d’heure, » qu’il se confondit en excuses, me priant de lui pardonner son impertinente expression, disait-il. Je dois cette justice à toute la grade qu’il témoigna en cet instant.


L’Empereur couché en joue – Nos passe-temps du soir – Romans – Sortie politique.


Vendredi 12 au dimanche 14.

L’Empereur, depuis plusieurs jours, avait entièrement interrompu ses