Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/299

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templer mes jeunes conscrits se jetant dans la mêlée pour la première fois : l’honneur et le courage leur sortaient par tous les pores ! »

De là, l’Empereur sachant que le gouverneur Wilks était très fort sur la chimie, l’a attaqué sur cet objet. Il lui a parlé des immenses progrès que cette science avait fait faire à toutes nos manufactures. Il lui a dit que l’Angleterre et la France avaient sans doute également de grands chimistes ; mais que la chimie était bien plus généralement répandue en France, et surtout beaucoup plus dirigée vers des résultats utiles ; qu’en Angleterre elle demeurait une science ; qu’en France elle commençait à n’être plus qu’une pratique. Le gouverneur convenait de la vérité littérale de ces assertions, et ajoutait, avec grâce de son côté, que c’était à lui, Empereur, que ces avantages étaient dus, et que toutes les fois que la science serait conduite par la main du pouvoir, elle aurait de grands et d’heureux résultats pour le bien-être de la société. L’Empereur disait que dans les derniers temps la France avait conquis le sucre de betterave, de même qualité et de même prix que le sucre de canne. Le gouverneur en a été fort étonné : il ne le soupçonnait pas. L’Empereur lui a affirmé