Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/323

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tribunes dans desquelles accoururent les orateurs les plus virulents : La Harpe, Sérizi, Lacretelle jeune, Vaublanc, Regnault, etc. Il fallait peu de talent pour exciter tous les esprits contre la Convention, et plusieurs de ces orateurs en montrèrent beaucoup.

La capitale fut ainsi mise en fermentation. Après le 9 thermidor, on avait organisé la garde nationale. On avait eu en vue d’en éloigner les jacobins, mais on était tombé dans l’excès contraire, et les contre-révolutionnaires s’y trouvaient en assez grand nombre.

Cette garde nationale était de plus de quarante mille hommes, armée et habillée ; elle partagea toute l’exaspération des sectionnaires contre la Convention, et les lois additionnelles furent rejetées dans Paris. Les sections se succédèrent à la barre de la Convention, et y manifestaient hautement leur opinion. La Convention cependant croyait encore que toute cette agitation se calmerait aussitôt que les provinces auraient manifesté leur opinion par l’acceptation de la constitution et des lois additionnelles. Elle croyait pouvoir comparer cette agitation de la capitale à ces commotions si communes à Londres, et dont Rome avait si souvent donné l’exemple au temps des comices. Elle proclama, le 23 septembre, l’acceptation de la constitution et des lois additionnelles par la majorité des assemblées primaires ; mais, dès le lendemain, les sections de Paris