Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/36

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amiral général, qui était à Plymouth. Le général Gourgaud, qui était parti sur le Slany, vint nous rejoindre ; il avait dû se dessaisir de la lettre au prince régent ; on ne lui avait pas permis le débarquement, on lui avait interdit toute communication quelconque. Ce nous fut d’un mauvais augure, et le premier indice des nombreuses tribulations qui vont suivre.

Dès qu’il transpira que l’Empereur était à bord du Bellérophon, la rade fut couverte d’embarcations et de curieux. Le propriétaire d’une belle maison de campagne qui était en vue lui envoya un présent de fruits.


Affluence de bateaux pour apercevoir l’Empereur.


Mardi 25.

Même concours de bateaux, même affluence de spectateurs. L’Empereur les considérait de sa chambre, et se laissait voir parfois sur le pont. Le capitaine Maitland, revenant de terre, me remit une lettre de lady C., qui en contenait une de ma femme. Ma surprise fut grande d’abord, et égaie à ma satisfaction ; mais cette surprise cessa, quand je considérai que la longueur de la traversée avait permis aux journaux de France de publier et de transmettre au loin notre destinée ; ainsi tout ce qui était relatif à l’Empereur et à sa suite était déjà connu en Angleterre, et nous y étions attendus cinq à six jours ayant d’y arriver. Ma