Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et avec nous. Lors de son mariage, quatre reines portaient le manteau de l’impératrice, dont un de nous pourtant était le chevalier d’honneur et un autre l’écuyer. Croyez donc, mon cher, qu’une ambition généreuse se trouve rassasiée après de telles grandeurs. »

Du reste, la magnificence et la splendeur qui composaient cette cour sans exemple reposaient sur un ordre et une régularité d’administration qui ont fait l’étonnement et l’admiration de ceux qui sont venus en fouiller les débris. L’Empereur en inspectait plusieurs fois lui-même les comptes dans l’année. On a trouvé tous ses châteaux réparés et embellis ; ils renfermaient près de quarante millions de mobilier et quatre millions de vaisselle. S’il eût joui de quelques années de paix, l’imagination a de la peine à s’arrêter, dit-il, sur ce qu’il aurait pu faire.

L’Empereur disait avoir eu une idée heureuse qu’il était bien fâché de n’avoir pas exécutée : c’était d’avoir chargé quelques personnes de rechercher les pétitions les plus importantes : « Elles m’eussent indiqué chaque jour, disait-il, trois ou quatre particuliers des provinces qui auraient été admis à mon lever, et m’auraient expliqué directement leur affaire, je l’eusse discutée immédiatement avec eux, et je leur eusse rendu prompte justice. »

Je disais à l’Empereur que la commission qu’il avait créée fort an-