Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trait de Napoléon, sur le trône même, au-dessus de la tête du schah.

Un autre, revenant des mêmes contrées, assurait que l’idée du pouvoir de Napoléon était tellement populaire dans toute l’Asie, et y exerçait une telle influence, qu’après sa chute, des agents du roi chargés de remplacer les siens, s’étaient vus souvent réduits à emprunter l’autorité de son nom pour obtenir de la bienveillance sur leur route et se ménager les facilités de parvenir à leur destination.

Enfin un troisième m’a écrit que le capitaine du navire le Bordelais, dans le cours de son voyage à la côte nord-ouest d’Amérique, relâchant aux îles Sandwich, avait été présenté au roi, qui, durant l’audience, s’informa du roi Georges III et de l’empereur Alexandre. Au pied du trône se trouvait assise une femme, la favorite du prince, laquelle, à chacun des noms européens qu’avait prononcés le roi, s’était retournée vers lui avec un sourire de dédain et une impatience marquée ; mais n’y pouvant plus tenir, elle interrompit le roi en s’écriant : Et Napoléon, comment se porte-t-il ?


Examen de conscience politique – État fidèle de l’Empire, sa prospérité – Idées libérales de l’Empereur sur la différence des partis – Marmont – Murat – Berthier.


Mercredi 27.

Aujourd’hui l’Empereur se promenait dans le jardin avec le grand