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les divisions Augereau et Masséna sur Brescia, où l’on arriva à dix heures du matin. La division ennemie de Brescia, instruite que toute l’armée française débouchait sur elle par toutes les routes, n’eut garde d’attendre, et se retira en toute hâte. Les Autrichiens, en entrant dans Brescia, y avaient trouvé tous nos malades et nos convalescents ; mais ils y restèrent si peu, et furent contraints d’en sortir si précipitamment, qu’ils n’eurent pas le temps de reconnaître leurs prisonniers ni d’en disposer.

Le général Despinois et l’adjudant-général Herbin, chacun avec quelques bataillons, furent mis à la poursuite des ennemis sur Saint-Osetto et les débouchés de la Chiesa.

Les deux divisions Augereau et Masséna retournèrent, par une contremarche rapide, du côté du Mincio, d’où elles étaient parties pour soutenir leur arrière-garde.

VI. Bataille de Lonato, 3 août. — Le 2 août, Augereau, formant la droite, occupait Montechiaro ; Masséna, formant le centre, était campé à Ponte-Marco, se liant avec Soret, qui, formant la gauche, occupait une hauteur entre Salo et Dezenzano, faisant face en arrière pour contenir toute la droite de l’ennemi.

Cependant les arrière-gardes qu’Augereau et Masséna avaient laissées sur le Mincio s’étaient retirées devant les divisions ennemies qui avaient passé cette rivière. Celle d’Augereau, qui avait ordre de se réunir à Castiglione, quitta ce poste avant le temps, et revint en désordre joindre son corps.

Napoléon, mécontent du général Valette, qui la commandait, le destitua devant les troupes pour n’avoir pas montré plus de fermeté dans cette occasion. Quant au général Pigeon, chargé de l’arrière-garde de Masséna, il vint en bon ordre sur Lonato, qui lui avait été indiqué, et s’y établit.

L’ennemi, profitant de la faute du général Valette, s’empara de Castiglione le 2 même, et s’y retrancha.

Le 3, eut lieu la bataille de Lonato : elle fut donnée par les deux divisions de Wurmser venues de Borghetto, et par une des brigades de la division demeurée sur Peschiera, ce qui, avec la cavalerie, pouvait composer trente mille hommes. Les Français en avaient vingt à vingt-trois mille ; aussi le succès ne fut pas douteux. Wurmser, avec les deux divisions d’infanterie et la cavalerie qu’il avait conduites à Mantoue, ne put s’y trouver.

À l’aube du jour, l’ennemi se porta sur Lonato, qu’il attaqua vivement : c’est par là qu’il prétendait faire sa jonction avec sa droite, sur