Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/513

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coupées du centre à la journée de Lonato, les avaient poursuivies sans relâche, faisant des prisonniers à chaque pas. Des bataillons entiers avaient posé les armes à Saint-Osetto, d’autres à Gavardo, d’autres enfin erraient incertains dans les vallées voisines.

Quatre ou cinq mille de ceux-ci sont instruits par des paysans qu’il n’y avait que douze cents Français dans Lonato ; ils y marchent dans l’espoir de s’ouvrir un chemin vers le Mincio. Il était quatre heures après midi ; Napoléon y entrait de son côté, venant de Castiglione. On lui annonce un parlementaire ; il apprend en même temps qu’on prend les armes, que des colonnes ennemies débouchent par Ponte-Saint-Marco, qu’elles veulent entrer dans Lonato, et font sommer cette ville de se rendre.

Cependant nous étions toujours maîtres de Salo et de Gavardo ; dès lors il devenait évident que ce ne pouvait être que des colonnes perdues qui cherchaient à se frayer un passage. Napoléon fait monter à cheval son nombreux état-major : il se fait amener l’officier parlementaire, et lui fait débander les yeux au milieu de tout le mouvement d’un grand quartier-général. « Allez dire à votre général, lui dit-il, que je lui donne