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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/518

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et du vœu sincère que fait le peuple français pour vous voir libres et heureux. »

Les peuples de Bologne, Ferrare, Reggio, Modène, montrèrent un véritable intérêt pour notre cause. Parme demeura fidèle à son armistice, mais la régence de Modène se montra ouvertement notre ennemie. À Rome, les Français furent insultés dans les rues, on y proclama leur expulsion de l’Italie. On suspendit l’accomplissement des conditions de l’armistice non encore remplies. Le général en chef eût pu punir une pareille conduite, mais d’autres pensées le portaient ailleurs, et l’obligeaient d’ajourner le châtiment, si les négociations n’amenaient le repentir.

Le cardinal Mattey, archevêque de Ferrare, témoigna sa joie à la nouvelle de la levée du siège de Mantoue. Il appela les peuples à l’insurrection contre les Français. Il prit possession de la citadelle de Ferrare, et y arbora les couleurs du pape. Le pape y envoya aussitôt un légat, et par là viola l’armistice. Après la bataille de Castiglione, le général français fit arrêter Mattey et le fit conduire à Brescia. Le cardinal, interdit, ne répondit que par ce seul mot : Peccavi ! ce qui désarma Napoléon, qui se contenta de le mettre trois mois dans un séminaire à Brescia. Depuis ce cardinal a été plénipotentiaire du pape à Tolentino. Le cardinal Mattey était d’une famille princière à Rome : c’était un homme borné, de peu de talent, mais qui passait pour être d’une dévotion sincère. Il était minutieusement attaché aux pratiques du culte. Après la mort du pape Pie VI, la cour de Vienne s’agita beaucoup au conclave de Venise pour le faire nommer pape, mais elle ne réussit point. Chiaramonti, évêque d’Imola, l’emporta, et prit le nom de Pie VII.

N.B. écrit sous dictée. – Le rapport ne donne que vingt mille hommes amenés du Rhin par Wurmser. Le chapitre dit trente, et celui-ci a raison. L’inégalité des forces a toujours été telle entre les deux armées, que le général français, dans ses rapports, croyait être obligé souvent de diminuer les forces de l’ennemi pour ne pas décourager sa propre armée. C’est ce qui explique la différence des nombres qu’on rencontre parfois entre l’ouvrage et les pièces officielles.


Bataille d’Arcole. — De l’offensive d’Alvinzi, le 2 novembre 1796, jusqu’à l’entière expulsion de son armée, le 21 du même mois : espace de dix-neuf jours.


I. Le maréchal Alvinzi prend le commandement de la nouvelle armée autrichienne ; sa force. — Les armées françaises du Rhin et de Sambre-et-Meuse avaient été battues en Allemagne ; elles avaient repassé le Rhin.