Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/642

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des États d’Autriche gémissent sur l’aveuglement et l’arbitraire de leur gouvernement : il n’en est pas un qui ne soit convaincu que l’or de l’Angleterre a corrompu les ministres de l’Empereur. Vous respecterez leur religion et leurs mœurs ; vous protégerez leurs propriétés : c’est la liberté que vous apporterez à la brave nation hongroise.

« La maison d’Autriche, qui depuis trois siècles va perdant à chaque guerre une partie de sa puissance, qui mécontente ses peuples en les dépouillant de leurs privilèges, se trouvera réduite, à la fin de cette sixième campagne (puisqu’elle nous contraint à la faire), à accepter la paix que nous lui accorderons, et à descendre, dans la réalité, au rang des puissances secondaires, où elle s’est déjà placée en se mettant aux gages et à la disposition de l’Angleterre.

« Signé Bonaparte. »

L’armée se mit en mouvement. Il fallait passer la Piave, que défendait l’armée du prince Charles, et chercher à gagner avant lui les gorges d’Osopo et de la Ponteba. Masséna, avec sa belle division, fut destiné à remplir cet objet important ; il partit de Bassano, passa la Piave et le Tagliamento dans les montagnes, tournant ainsi toute l’armée du prince Charles. Celui-ci détacha une division pour l’opposer à cette manœuvre. Masséna la battit, la poursuivit l’épée dans les reins, lui prit beaucoup de monde et quelques pièces de canon. Parmi ces prisonniers se trouva