Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/648

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armes. Bagages, canons, parc, drapeaux, tout fut pris. On ne fit que cinq mille prisonniers ; dix mille avaient été tués ou blessés dans différents combats. Depuis le Tagliamento, dix mille soldats, habitants de la Carniole ou de la Croatie, voyant que tout était perdu, se débandèrent dans les gorges et gagnèrent isolément leurs villages.

Le quartier-général se rendit successivement à Caporetto, à Tarvis, à Villach, à Clagenfurt.

VIII. Entrée en Allemagne, passage de la Drave, prise de Clagenfurt, 29 mars. — La province de Goritz, qui est la première des États héréditaires de la maison d’Autriche, confine avec l’Italie. Les habitants y parlent italien. Cette province fut sur-le-champ organisée ; le vieux château de Goritz fut armé : on composa un gouvernement provisoire des sept personnes les plus considérables, que l’on chargea de l’administration du pays. Toutes les mesures furent prises pour rassurer les habitants et pour alléger le fardeau que leur occasionnait la garnison.

Les mêmes mesures furent prises à Trieste pour l’Istrie. Toutes les marchandises anglaises furent confisquées ; on répara le vieux château pour servir de refuge à la petite garnison qu’on voulait y laisser. Les habitants étaient dans des dispositions très favorables aux Français.