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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/752

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Europe, de revoir la France. « Mes chers amis, nous a-t-il dit avec un véritable sentiment, avec une expression impossible à rendre, vous autres vous la reverrez ! – Non pas sans vous ! » nous sommes-nous écriés tous. Cela a conduit à analyser de nouveau les chances probables de sortir de Sainte-Hélène, et toutes venaient se perdre dans l’obligation et la nécessité de convenir que ce ne pouvait être qu’avec l’intermédiaire des Anglais. Et l’Empereur ne voyait pas trop comment cela pourrait arriver. « L’impression est faite, disait-il, elle est trop profonde, ils me craindront toujours. M. Pitt le leur a dit : il n’y a point de salut pour vous avec un homme qui a toute une invasion dans sa seule tête. – Mais, reprenait quelqu’un, s’il venait à se trouver pourtant de nouveaux intérêts ; s’il arrivait un ministère vraiment libéral et constitutionnel, n’aurait-il donc aucun avantage à fixer par vous, Sire, les principes libéraux en France, et à les propager par là sur tout le continent ? – À la bonne heure, disait l’Empereur, je conçois ceci. – Ce ministère, continuait-on, n’aurait-il donc aucune garantie dans ces principes libéraux mêmes, et dans vos propres intérêts ? – J’en conviens encore, disait l’Empereur, Lord Holland, ministre, m’écrivant à Paris : Si vous faites cela, je serai renversé ; ou la princesse Charlotte de Galles qui m’eût tiré d’ici, me faisant dire à Paris : Si vous agissez