Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/308

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sation demeurerait muette et l’entrevue réduite à une pure exhibition.

« 7o Au coucher du soleil, l’enceinte du jardin, autour de Longwood, sera regardée comme étant les limites ; à cette heure, des sentinelles seront placées à l’entour, mais de manière à ne pas incommoder le général Bonaparte en observant sa personne, s’il voulait continuer sa promenade dans le jardin après cette époque. Les sentinelles seront portées, pendant la nuit à toucher la maison, comme cela se pratiquait auparavant ; et l’admission sera interdite, jusqu’à ce que les sentinelles soient retirées le lendemain matin, de la maison et du jardin. »

Observation. Pendant les grandes chaleurs, le seul moment où l’on puisse se promener est le coucher du soleil. Pour ne point se rencontrer avec les sentinelles, il faudra rentrer dans la maison, quoiqu’il fasse encore plein jour, et pourtant il aura été impossible de sortir tout le temps qu’il aura fait du soleil, cet endroit étant privé d’ombre, d’eau, de verdure ou de fraîcheur. Selon cette nouvelle restriction, on ne peut sortir le soir ; l’Empereur ne peut prendre aucun exercice à cheval ; il est dans une petite maison tout à fait insuffisante, mal construite et malsaine ; il y manque même de l’eau ; on ne perd aucune occasion de lui faire éprouver un manque d’égards. Sa constitution, quoique robuste, en est extrêmement attaquée.

« 8o Toute lettre pour Longwood sera mise par le gouvernement sous une enveloppe cachetée et envoyée à l’officier de service, pour être délivrée, cachetée, à l’officier de la suite du général Bonaparte, auquel elle est adressée, lequel, par ce moyen, sera assuré que personne autre que le gouverneur, n’en connaît le contenu.

« De la même manière, toute lettre des personnes de Longwood doit être délivrée à l’officier de service, mise sous une seconde enveloppe cachetée, et adressée au gouverneur, ce qui assurera que personne autre que lui n’en connaîtra le contenu.

« Aucune lettre ne doit être écrite ou envoyée, aucune communication, de quelque espèce qu’elle soit, ne doit être faite, excepté en la manière susmentionnée. On ne peut avoir aucune correspondance dans l’île, excepté pour les communications qui sont indispensables à faire au pourvoyeur. Les notes qui les contiendraient doivent être données ouvertes à l’officier de garde, qui sera chargé de les faire parvenir.

« Les restrictions susmentionnées commenceront à s’observer le 10 du courant.

« Sainte-Hélène, 9 octobre 1816.

« H. Lowe. »