étaient du nombre. Il nous a gardés une demi-heure, causant, ses rideaux fermés.
Je souffrais beaucoup à mon réveil : j’ai voulu mettre les pieds dans l’eau ; impossible de m’en procurer. Je ne cite ceci que pour que l’on comprenne, si l’on peut, notre véritable situation à Longwood. L’eau en général y est assez rare ; mais depuis quelque temps cette rareté a singulièrement augmenté, et c’est une grande affaire aujourd’hui que de pouvoir procurer un bain à l’Empereur. Nous ne sommes pas mieux sous tous les autres rapports de secours médical : hier le docteur parlait, devant l’Empereur, de drogues, d’instruments, de remèdes nécessaires ; mais à chacun d’eux il ajoutait : « Malheureusement il n’y en a point dans l’île. – Mais, lui a dit l’Empereur, en nous envoyant ici, on a donc pris l’engagement que nous nous porterions bien, et toujours ? » En effet, les plus petites choses et les plus nécessaires manquent. L’Empereur, pour faire bassiner son lit, n’a trouvé d’autre moyen que de faire percer une de ces grandes boules d’argent dont on se sert pour tenir les plats chauds à table, et d’y faire introduire des charbons. Depuis deux nuits il sent inutilement le besoin d’esprit-de-vin qui pût lui tenir chaude quelque boisson nécessaire, etc.