Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/466

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d’honneur ou autrement, Napoléon lui dit : « Votre fils s’est conduit à merveille ; il a fait honneur à son nom, il est blessé, mais ce n’est rien. Toutefois il pourra se vanter avec orgueil d’avoir vu couler son sang de bonne heure pour la patrie. »

À la même époque, à un de ses levers, après avoir donné quelques ordres à mon voisin, le général Gérard, dont la réputation commençait à attirer tout à fait l’attention, il termina par quelques phrases évidemment bienveillantes, mais au fait assez obscures ; et après avoir fait quelques pas pour continuer sa tournée, il revint tout à coup au général Gérard, ayant lu apparemment sur sa figure qu’il ne l’avait pas compris, prononçant distinctement cette fois : « Je disais que si j’avais bon nombre de gens comme vous, je croirais nos pertes réparées, et me considérerais comme au-dessus de mes affaires. »

– C’est à la même époque que j’ai vu quel pouvait être l’ascendant moral de l’Empereur sur certains esprits, et l’espèce de culte qu’on pouvait lui porter : Un général dont je ne sais pas le nom, grièvement blessé à la jambe, s’était traîné au lever de l’Empereur, qui vers ce temps en