Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/89

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de bateaux de formes et de grandeurs diverses, ramassés au hasard, retenus par quelques cordages et quelques clous, pour lutter contre la violence de l’impétueux Danube. Tout cela fut fait et même fort vite, en raison de l’immensité des préparatifs que tous ces ponts exigeaient. Il faut néanmoins reconnaître que les inconvénients que présentait ce passage étaient rachetés par de grands avantages. Si le Danube était plus large et divise en plusieurs bras, il était aussi moins rapide et moins profond. Ces îles servaient à assurer les ponts partiels ; enfin celle de Lobau était comme une tête du grand pont, une vaste place d’armes, d’où l’on pouvait arriver avec plus d’assurance sur la rive gauche, etc., etc.

« Les ponts, commencés le 18 au matin, furent terminés assez vite. Aussi, dès le 20, le quatrième corps avait gagné l’île de Lobau. L’Empereur s’y rendit lui-même, et fit jeter le dernier pont devant lui. Son intention était de marcher directement à l’ennemi et de terminer l’œuvre si brillamment commencée à Eckmülh. Il avait rapproché de lui la majeure partie de l’armée, afin qu’elle pût défiler sans interruption sur la rive gauche.

« Le terrain où devait déboucher l’armée française était des plus favorables. En avant du coude que le fleuve formait en cet endroit, et dont les bras s’élargissaient considérablement, se trouvaient les villages d’Asparn et d’Essling : le premier, à gauche, touchant à un bras du