Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et conduits dans l’île de Lobau. Le 24e finit par être repoussé ; le 4e arrive au secours et reprend le village, qui, perdu de nouveau, est de nouveau repris par les Hessois. Tous ces régiments montrent la plus brillante valeur. L’ardeur de Masséna soutient l’enthousiasme du quatrième corps au milieu de ce théâtre, le plus horrible que la guerre ait jamais présenté. En ce moment on annonce l’arrivée de la garde à Asparn : tout le monde croit tenir la victoire.

« Napoléon, voyant l’ennemi persister dans ses fautes de la veille et diriger ses grandes masses sur Asparn, avec une forte colonne sur Essling, ce qui dégarnissait beaucoup son centre, fait aussitôt des dispositions pour profiter de cette faute et exécuter immédiatement l’attaque projetée, dont il n’avait fait la veille qu’une démonstration : elle devait détruire l’ennemi en le perçant par le centre. Se croyant au moment de voir arriver le corps de Davoust, l’Empereur envoya les tirailleurs de sa garde à Asparn, et donna ordre à Lannes de commencer l’attaque avec son corps d’armée dans l’intervalle entre Essling et Asparn, contre l’aile gauche de Hohenzollern et la droite de Lichtenstein. Ainsi Napoléon fait avancer sa droite et pivote sur sa gauche, appuyée à la défense d’Asparn. Par là, il partageait l’armée ennemie en deux portions qui allaient se trouver fort compromises l’une et l’autre. Lannes, à la tête de la division Saint-Hilaire, ayant à sa gauche les grenadiers d’Oudinot,