Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/296

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toute honte, avec une impudence sans exemple ! Moi je n’avais pas de journal, j’étais seul, et vous ne doutiez plus, vous et votre crapule (car vous connaissiez si peu la puissance d’un homme), vous étiez sûr que vous réussiriez à me tuer !

Alors pour me perdre plus sûrement, vous résolûtes de prendre envers moi, devant les travailleurs, l’attitude superbe d’un homme de la science qui daigne s’occuper d’un demi-savant[1] !  !

Que le ciel me préserve qu’il soit donné à un adversaire comme vous d’exciter mon orgueil !

C’est pourquoi je veux être très modéré et très modeste, monsieur Schulze. Mais avec la plus complète modération, je puis vous dire une chose : interrogez sur moi amis et ennemis, et si parmi les ennemis vous trouvez des hommes instruits qui ont étudié quelque peu, amis et ennemis seront d’accord pour vous dire que chaque ligne que j’écris, je l’écris armé de tout le savoir de mon siècle !

Et un homme qui, pour parler comme Schelling, n’a que l’instruction d’un harbier, ose me reprocher le demi-savoir et l’effronterie !

  1. Pour le temps où la Volkszeitung aura rempli sa destination et cessé d’exister, je veux pour l’édification de la postérité immortaliser un endroit de cette feuille de honte (Schandblatt), donner une idée de l’impudence cynique de nos journalistes d’aujourd’hui. Dans le premier numéro de son ténia (Bandwurm), composé de treize articles dont elle m’enveloppe, la Volkszeitung dit littéralement en parlant de moi (n° 94 du 23 avril 1863) : « Aimant l’effronterie, comme tous les esprits à moitié mûrs, M. Lassalle a heureusement le caprice de vouloir paraître savant, devant un public étranger au savoir, et il se mêle de si grandes doses de demi-savoir à ses ouvrages destinés au peuple, qu’il reste incompréhensible et sans danger pour lui. »