teur de grand talent, pour qui ces idées avaient été l’objet d’une agitation politique, fut à même d’en faire l’épreuve, comme membre du gouvernement provisoire. L’essai échoua complètement, et les causes de cet insuccès sont depuis longtemps reconnues par la science. Il échoua même si complètement que déjà, sous la République, le suffrage direct et universel a pu être détruit ( !), quoiqu’il fut introduit comme unique moyen du salut de l’État par la forte majorité des classes non possédantes. L’essai échoua même si complètement que, bien que le suffrage direct et universel ait été rétabli avec le coup d’État, la fantaisie de Louis Blanc resta une fantaisie morte, et jusqu’à présent, ni en France ni à l’étranger, aucun penseur n’a jamais songé à la faire revivre. »
La même chose a aussi été dite, je crois, par M. Wirth ; je n’en suis pas certain, car je dois lire tous les jours tant d’attaques dirigées contre moi que mes souvenirs se confondent, et que je ne sais plus au juste ce qu’il faut mettre sur le compte d’un tel ou d’un tel, et je crains d’être obligé de l’aire une salade de harengs dans laquelle je devrai traiter tous mes savants adversaires solidairement et leur faire expier leurs péchés en commun : tous pour un et un pour tous, m’en rapportant à eux — comme le font les États quand ils chargent les communes d’impôts — sur le mode de répartition entre les intéressés.
En tous cas j’ai lu le même thème sur tous les tons, au moins dans une vingtaine de journaux ; du Nord et du Sud, de l’Orient et de l’Occident on écrit : « Mais ce sont les ateliers nationaux de Louis Blanc de 1848 ! L’année 1848 les a déjà jugés ! »
C’est à croire qu’il n’y a pas un homme en Allemagne qui sache l’histoire des ateliers nationaux français de 1848 !