Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/316

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Depuis, ont paru les œuvres historiques des ennemis de Louis Blanc et les actes parlementaires des commissions d’enquêtes auxquelles donnèrent lieu les révoltes de 1848.

La vérité s’est fait jour, par la bouche même des violents ennemis de Louis Blanc. En France cette calomnie est déjà jugée. Mais pour l’Allemagne elle dure encore et sert aux argumentations les plus onctueuses faites avec l’assurance la plus impudente.

Certes, mes savants adversaires ne se doutent pas qu’ils mentent. Ils ont lu cela autrefois dans les journaux français ou dans les journaux allemands qui l’ont reproduit, — et qui, de ces savants adversaires, aurait eu le temps et l’envie de lire les œuvres historiques et les actes parlementaires des enquêtes publiés depuis ?

Je n’ai aucune raison de m’identifier avec Louis Blanc. Dans ma Lettre ouverte je n’ai pas réclamé l’organisation du travail par l’État. Je n’ai réclamé qu’une opération de crédit de la part de l’État, qui faciliterait aux travailleurs les associations libres émanant d’eux-mêmes.

En outre, je crois qu’il doit exister entre mes opinions en économie politique et celles de Louis Blanc une divergence très considérable.

Mais en vue de cette calomnie d’un nom connu dans toute l’Europe, et de l’usage qu’on a voulu en faire dans toute l’Allemagne, c’est pour les journaux autant un devoir qu’un acte utile de rétablir la vérité historique sur ces faits.

Je donnerai ici simplement les citations des ennemis de Louis Blanc, et j’abrégerai le plus possible, pour me conformer au cadre des journaux.

M. François Arago, membre du gouvernement provisoire (le seul qui parmi tous les personnages allégués, quoique adversaire politique de Louis