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Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/325

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peut jamais le dépasser pendant longtemps, hors dans un cas tout à fait exceptionnel (page 18 de ma brochure).

J’ai montré plus loin que cette même augmentation des mariages et du nombre des travailleurs devait, à la longue, occasionner une baisse si, avec le même salaire, les denrées ont également baissé de prix.

M. le professeur Rau le contredit-il ? Il faudrait presque supposer qu’il ne connaît ma brochure que par les ouï-dire, au lieu de l’avoir lue ! Il dit dans sa déclaration : « Si Lasalle avait raison, la quantité de travail offerte devrait surpasser de tant la quantité demandée, que les travailleurs seraient réduits aux conditions les plus défavorables. Mais ceci n’est à craindre que dans des cas d’accroissement trop considérable de population, et pour les travaux manuels les plus ordinaires. » Bon ! Mais cet accroissement a-t-il lieu avec l’augmentation des capitaux et la hausse de salaires, oui ou non ? Qu’il ait lieu et qu’il y ramène la baisse du salaire à son point antérieur, c’est précisément ce que j’ai soutenu. Pourquoi M. le professeur ne s’explique-t-il pas là-dessus ?

Je vais répondre à cette question tout à l’heure par ses propres paroles ; mais nous examinerons avant la réponse également évasive qu’il donne sur le second point que j’ai soutenu : que le salaire baisse ordinairement à la longue avec les moyens d’existence ; ceci n’est nullement — dit le professeur Rau — une conséquence nécessaire, car cela n’a lieu que lorsqu’un entretien plus modique, par l’augmentation des mariages, des naissances et par l’immigration, a produit un accroissement de forces de travail plus grand en proportion de la demande.