Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/86

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annuellement un ½, 1, 2 et 3 thalers d’impôts, ne constitue rien moins que le 89,06 % de toutes les classes contribuables de l’État.

Tandis que dans ma Lettre ouverte (Antwortschreiben) j’ai dû me contenter d’indications sommaires, cette fois elles étaient si spéciales et si bien fondées sur les données les plus nouvelles et les plus exactes, que, depuis la publication de mon livre sur les Impôts indirects et de mon Supplément au Manuel des Travailleurs, aucun Schulze ni aucun Wackernagel[1] n’ont pu trouver à objecter la moindre chose, et tout le bruit qu’on a fait contre mes Réponses a fini pitoyablement.

Vous avez donc ici le rapport numérique de ceux dont les forces et les moyens dans la société, comme vous le dites, dépassent de beaucoup leurs besoins, et de ceux chez lesquels ils restent de beaucoup en arrière de leurs besoins.

Mais pourquoi dois-je faire avec vous de la statistique, monsieur Schulze ?

Allez dans votre propre société ouvrière d’ici. Lequel de ces travailleurs, même de ceux qui vous applaudissent avec le plus d’enthousiasme, serait d’accord avec vous, si vous lui disiez simplement et sérieusement que ses forces et ses moyens dépassent de beaucoup ses besoins ?

Lequel de ces travailleurs ne serait pas indigné, si vous lui proposiez nettement et sans phraséologie cette manière de voir ?

Ne voyez vous donc pas, monsieur Schulze, que ces gens-là ne vous applaudissent que parce que vous avez tué en eux toute pensée par l’éternel fracas de votre grosse caisse, de vos phrases embrouillées,

  1. Wackernagel fut un de ceux qui attaquèrent les citations statistiques de Lassalle comme inexactes. (Note du trad.)