Page:Lassalle - Discours et pamphlets.djvu/147

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plète clarté de la pensée et par suite dans l’absence complète de préjugés chez le penseur.

C’est cette absence complète de préjugés avec laquelle nous devons aborder notre sujet qui nous obligera à éclaircir ce que nous entendons par « ouvrier » et par « classe ouvrière ». Car c’est sur ce point que nous devons éviter de nous permettre la moindre supposition comme si nous avions affaire à un sujet parfaitement connu. Pas le moins du monde. La langue dont on use dans la vie ordinaire attache fort souvent aux termes « ouvrier » et « classe ouvrière » des significations variables, tout autres, différentes. Aussi devons nous au moment convenable comprendre en quel sens nous voulons employer ces expressions.

Cependant, il n’y a pas encore lieu de le fixer maintenant. Il nous faut commencer cette conférence en traitant une autre question.

C’est la suivante : les travailleurs ne forment qu’une des diverses classes dont se compose la société bourgeoise ; mais de tout temps il y a eu des travailleurs. Comment est-il donc possible, quel sens y a-t-il à croire qu’une relation spéciale existe entre l’idée directrice de cette classe isolée, déterminée, et le principe qui sert de base à la période historique particulière dans laquelle nous vivons ?

Pour le comprendre, il est indispensable de jeter un coup d’œil sur l’histoire, sur le passé. Bien comprise, ici comme toujours, elle nous dévoile le présent et nous laisse prévoir l’avenir.

Dans cette revue rétrospective, il nous faudra, Messieurs, être le plus bref possible, sans quoi nous courrions risque de ne pas aborder le thème véritable de