Page:Lassalle - Discours et pamphlets.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

notre étude dans le court espace de temps qui nous est mesuré.

Mais, bien qu’exposés à ce danger, il nous faudra passer cette revue, si rapide qu’elle puisse être, même si nous ne nous bornons qu’aux faits les plus généraux ; nous comprendrons ainsi le sens de notre question et du thème que nous voulons traiter.

Remontons donc au moyen-âge. Nous voyons qu’alors en somme les mêmes états, les mêmes classes qui composent actuellement la société bourgeoise existent déjà, bien qu’elles soient loin d’être aussi développées qu’aujourd’hui. Mais nous remarquons ensuite qu’un état, un élément est dominant — c’est la propriété foncière.

Messieurs, c’est la propriété foncière qui, au moyen-âge, a le pas à tous les points de vue, qui imprime sa marque à toutes les institutions, à toute la vie de l’époque. C’est elle qui doit être proclamée le principe dominant de cette époque.

La raison qui fait que la propriété foncière est le principe directeur de cette période est très simple. Cette raison — et nous pouvons ici nous en contenter tout à fait — a sa source dans la constitution économique du moyen-âge, dans l’état de sa production. Le commerce était alors très peu développé ; l’industrie l’était moins encore. La richesse principale de cette société consistait, pour la part infiniment la plus importante, dans la production agricole.

Par rapport à la propriété foncière, la propriété mobilière entrait fort peu en compte et le droit civil, qui permet toujours d’avoir une vue très claire sur les conditions économiques de l’époque où il est né, pourra nous montrer très exactement combien la chose était