situation privilégiée. Pouvait-on savoir s’il utiliserait ou non cette victoire pour établir le suffrage universel, égal et direct, qui est exigé par les principes démocratiques et par les intérêts légitimes de la classe ouvrière ?
Au cas où il ne l’aurait pas fait, il ne pouvait évidemment pas se flatter que la classe ouvrière allemande lui témoignerait le moindre intérêt.
C’est ce que je vous aurais dit alors sur cette prétention.
Je puis aujourd’hui ajouter encore une remarque. On l’a vu réellement depuis, et dès cette époque, il était aisé de le prévoir : le parti progressiste prussien a complètement manqué de l’énergie indispensable pour résoudre dignement, victorieusement ce conflit mesquin.
En continuant à siéger, bien qu’en fait le gouvernement lui eût dénié le droit de consentir le budget, en persistant à faire aboutir les travaux parlementaires de concert avec un gouvernement qu’il a lui-même mis en accusation et déclaré criminellement responsable, par cette contradiction, ce parti s’abaisse lui-même ainsi que la nation et donne le spectacle d’une faiblesse et d’un manque de dignité sans exemple.
En continuant à siéger malgré la violation de la Constitution qu’il a lui-même dénoncée, en persistant à discuter et à faire aboutir les travaux parlementaires de concert avec le pouvoir, ce parti tend la main au gouvernement et lui permet de conserver l’apparence d’une situation constitutionnelle.
Au lieu de déclarer closes les séances de la Chambre jusqu’à ce que le gouvernement ait déclaré ne pas maintenir les dépenses refusées par la Chambre, au
