Page:Lassalle - Discours et pamphlets.djvu/216

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les branches d’industrie ou dans quelques-unes seulement), tantôt tombant au-dessous (période de misère plus ou moins générale ou de crise).

Limitation régulière aux nécessités indispensables, habituelles dans une nation donnée pour entretenir l’existence et la reproduire, — telle est, je vous le répète, la loi d’airain, la loi cruelle qui, dans les conditions actuelles, règle le salaire.

Cette loi ne peut être contestée par personne. Je pourrais vous rapporter autant de témoignages qu’il y a de noms célèbres dans la science économique. Je pourrais emprunter ces preuves à l’école libérale elle-même : c’est précisément elle, en effet, qui a découvert cette loi et l’a établie.

Cette loi d’airain, cette loi cruelle, vous devez, Messieurs, la graver profondément dans votre cœur ; toutes vos pensées doivent en émaner.

À cette occasion, je puis vous enseigner, à vous ainsi qu’à la classe ouvrière toute entière, un moyen infaillible qui peut vous permettre d’échapper à toutes les illusions et d’éviter toutes les erreurs.

Posez la question suivante à quiconque vient vous parler de l’amélioration du sort des classes laborieuses.

Reconnaissez-vous cette loi ? La niez-vous ?

S’il ne la reconnaît pas, dites-vous de prime abord qu’ou bien cet homme cherche à vous tromper ou qu’il est de la plus déplorable ignorance en matière économique. Je vous l’ai déjà dit : dans l’école libérale elle-même, il est impossible de nommer un seul économiste qui la nie. Adam Smith comme Say, Ricardo comme Malthus, Bastiat et J. Stuart Mill sont unanimes à la