nécessaires s’étant élevé, la situation occupée par la classe ouvrière au siècle précédent ou dans la génération antérieure s’est changée en mieux.
Bien qu’elle s’écarte de mon sujet proprement dit, je vous devais, Messieurs, cette petite digression : cette légère amélioration réalisée au cours des siècles et des générations est, en effet, le point sur lequel ne cessent d’insister dans leurs déclamations aussi vides que peu précieuses tous ceux qui, à l’exemple de Bastiat, veulent vous jeter de la poudre aux yeux.
Remarquez bien les termes dont je me suis servi. Pour les raisons que j’ai données, il peut arriver, ai-je dit, que le minimum indispensable à la vie, que, par suite, la situation de la classe ouvrière se soit un peu élevée si on la compare à des générations différentes. Mais en est-il réellement ainsi ? Dans son ensemble, le sort de la classe ouvrière s’est-il constamment amélioré au cours des siècles ? C’est là, Messieurs, une question très difficile. Elle exige des études très complexes, des recherches savantes et tous ceux qui vous amusent en vous représentant combien coûtait la cotonnade au siècle dernier et combien vous usez actuellement de vêtements de coton, qui vous bernent de lieux communs que l’on peut copier dans n’importe quel manuel, en sont parfaitement incapables.
Mon intention n’est pas de m’étendre sur ce sujet. Je dois, en effet, me borner ici à vous présenter des points non seulement parfaitement établis, mais encore faciles à prouver. Admettons donc que, d’une façon continue, au cours des siècles et des différentes générations, se soit produite une semblable amélioration dans la satis-