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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


comprend pas seulement son sens abstrait ; il y entre le groupe entier des représentations et sensations impliquées dans son émission vocale.

Analysant dans le même esprit la musique elle-même, Nietzsche y distingue trois éléments : la nature de l’un a quelque rapport à la mimique, l’autre est l’expression directe de l’activité mystérieuse et ineffable de la Volonté, du mouvement le plus secret de la vie ; le troisième est intermédiaire.


Pour caractériser les différentes sensations de déplaisir, tout ce que nous pouvons, c’est de peindre par des images les représentations auxquelles la symbolique du geste donne une forme distincte : nous parlons, par exemple, de frayeur subite, des « battements, tiraillements, soubresauts, élancements, déchirements, morsures, picotements » de la douleur. Il semble que, par là, s’expriment certaines « formes d’intermittence » de la volonté ; bref, dans la symbolique du langage sonore, c’est là le Rythme. La Volonté, dans la plénitude de sa montée, la quantité changeante de plaisir et de déplaisir, voilà ce qui est reconnaissable dans la Dynamique du son. Mais l’être propre de ces phénomènes ne se laisse pas exprimer par images et est caché dans l’Harmonie…