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Page:Lasserre - Les Idées de Nietzsche sur la musique, 1907.djvu/130

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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


genre lui-même, de formuler les difficultés qu’il devrait avoir résolues pour se défendre au regard d’une esthétique sérieuse.

Voici, en effet, un art qui utilise simultanément des moyens d’expression empruntés à tous les arts. Est-ce simplement en vue d’additionner les divers genres de jouissances esthétiques, de superposer une pièce de théâtre, une suite de morceaux de musique, un spectacle et un ballet ? Ce grossier empirisme esthétique ne saurait séduire que ceux qui n’ont de sensibilité ni de délicatesse à l’endroit d’aucun art particulier et que le défaut de raison d’être et de logique dans les choses n’offense pas. Ce serait la prostitution de tous les arts réunis. Le rapport de la musique, de la poésie, de la mimique, de la danse (s’il y a danse) et du jeu décoratif dans l’opéra ou le drame musical ne doit s’appeler ni accumulation, ni juxtaposition, mais collaboration. Or, collaboration implique une affinité de nature entre les diverses forces collaboratrices et les diverses parties de la tâche totale. C’est l’observation qui a fourni