pas ». Ensuite le chœur ajoutera au drame
mimé une sorte de commentaire lyrique qui en
exalte la signification.
Le chœur a une vision et décrit, enthousiasmé, ce qu’il contemple.
Nous craignons que, si l’on apportait à un directeur de théâtre lyrique une œuvre conçue dans ce système, le génie des auteurs fût-il avéré, il ne refusât énergiquement de la proposer au public. Nietzsche en voit très bien la raison. Tout cela est bel et bon, dit-il, mais la défectuosité de notre art mimique ! En fait, un acteur qui mimerait sans chanter ne serait pas supporté ! Nietzsche semble croire à la possibilité de perfectionner l’art mimique, de lui acquérir la richesse de moyens techniques et de nuances d’expression de l’art musical lui-même[1].
Telle était, à l’époque de la Naissance de la Tragédie, l’état des idées de Nietzsche sur ces hautes questions qui engagent, répétons-le, l’existence même d’un drame musical. Dans une suite
- ↑ T. IX, p. 434.