à rien notre sensibilité à l’image et à la parole »
et doit être sentie et goûtée comme
musique pure. D’autre part, il reconnaît dans
le sentiment, à côté d’éléments que seule la
musique peut exprimer, d’autres éléments qui
relèvent de l’expression poétique et il se demande
grâce à quel progrès de l’art ces deux
modes d’expression pourront, à l’égard d’un
même sentiment, se produire ensemble et se
développer de conserve sans se faire tort l’un
à l’autre. Dans les deux cas, il dénie absolument
à la musique le caractère d’un art d’imitation.
Tant que l’association de musique et de
paroles ne sera pas fondée sur une distinction
précise de leurs domaines d’expression respectifs,
tant que le musicien et le poète s’imagineront
traduire chacun dans sa langue la totalité
d’un même sentiment et ne s’associeront.
qu’en vue d’une plus grande intensité d’effet,
il est, pense Nietzsche, inévitable ou que la
poésie tue la musique ou que la musique tue
la poésie. C’est cette seconde hypothèse qui se
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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE