cal par la destination générale qu’il lui assigne,
Wagner lui fait encore violence par la qualité
ou plutôt par le mode des sentiments à l’expression
desquels il l’asservit. Et là encore se manifeste
l’acteur qu’il était, d’après Nietzsche, jusqu’aux
dernières fibres.
L’excès et le dérèglement, voilà bien ce qui passait à ses yeux pour la nature.
Comme acteur, il ne voulait imiter l’homme que dans sa manifestation la plus agissante et la plus palpable, au paroxysme dela passion. Car sa nature extrême voyait dans tous les autres états faiblesse et fausseté. La peinture de l’émotion offre pour l’artiste un danger extraordinaire. Enivrer, saisir les sens, produire l’extase, surprendre violemment, remuer la sensibilité à tout prix — effrayantes tendances !
Dans Tannhäuser, il cherche à motiver chez un individu une série d’états extatiques : il paraît penser que c’est dans ces états que l’homme naturel commence à se montrer.
Contraindre la musique au service de la violence naturaliste de la passion, c’est la dissoudre, la bouleverser et la rendre incapable pour l’avenir de résoudre le problème [de son association harmonique avec la poésie et la danse].