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Page:Lasserre - Les Idées de Nietzsche sur la musique, 1907.djvu/174

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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE

Il y a des excès du genre le plus suspect dans Tristan, par exemple les explosions à la fin du second acte[1]. Il y a manque de mesure dans la scène des coups de bâton des Maîtres-Chanteurs. Wagner sent qu’il a, en ce qui regarde la forme, toute la grossièreté de l’Allemand et il aime mieux combattre sous la bannière de Hans Sachs que sous celle des Français ou des Grecs. Notre musique allemande (Mozart, Beethoven) s’est incorporé aussi bien la forme italienne que la chanson populaire, et c’est pourquoi, avec l’organisme riche et délicat de ses lignes, elle ne correspond plus à la lourdeur rustico-bourgeoise[2].


Aurons-nous su faire apercevoir, sous le décousu apparent de ces notes de 1874, la forte unité de l’idée critique ? Toute la substance du Cas Wagner est déjà dans ces notes. La différence est dans l’accent. Ici Nietzsche s’avoue froidement à lui-même ce qu’il sent dans l’œuvre d’un maître dont il est encore l’ami et qui a lieu de compter sur son dévouement public. Quand il écrivit le Cas Wagner, il en était venu

  1. C’est un lapsus. Nietzsche veut dire : à la fin de la seconde scène du second acte.
  2. T. X, p. 432 et suiv.