Nietzsche, apologiste, ne cache pas précisément, mais atténue ou plutôt transpose ce qu’il pense au fond, de cette ambition effrénée de domination que l’art a été pour Wagner un moyen de satisfaire. Dans ses notes de 1874, comme aussi dans des notes prises pour la composition même de Richard Wagner à Bayreuth, il lui attribue tous les caractères des tyrans.
La « fausse toute-puissance » développe chez Wagner la nature tyrannique…
[Il a] le sentiment d’être sans héritiers… Le tyran ne veut qu’on reconnaisse de mérite à aucune autre individualité que la sienne et celle de ses intimes[1]…
Il y a chez Wagner des penchants dangereux : le goût du démesuré… le penchant à la pompe et au luxe… la jalousie… de la ruse et de l’art pour donner le change… avoir toujours raison[2]… — La nature de Wagner est de dominer ; alors seulement il est dans son élément, alors seulement il est sûr de lui, modéré et ferme ; les entraves mises à cet instinct le rendent outrancier, excentrique, intraita-