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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


que l’âge et aussi la terrible discipline personnelle, nécessaire à la réussite d’une entreprise d’art, même composite, anarchique et décadente, quand elle a des proportions fabuleuses, avaient développé des parties hautes et graves.


Sa nature se partage peu à peu : à côté de Siegfried, Walther, Tannhäuser, s’avancent Sachs, Wotan. Il arrive à comprendre l’homme très tard. Tannhäuser et Lohengrin sont élucubrations d’un adolescent[1].


Ailleurs il l’appelle « un homme discipliné par l’instinct qui le pousse à l’art ».

Ces indications psychologiques très justes, que Nietzsche ne creuse pas, se trouvent dans ses notes. Dans Richard Wagner, il s’exprime avec beaucoup plus d’étendue sur la lutte des deux natures en Wagner, mais surtout dans un sens bien différent. Et c’est à ce propos que nous osons dire : Non, quoi qu’il ait prétendu plus tard, dans un souvenir sans doute trop sommaire de son écrit, ce n’est pas Nietzsche que Nietzsche a peint ici. Ces traits conviennent-ils à Wagner ?

  1. T. X, p. 444.