pable du service qui est sa seule raison d’être :
aider ceux qui souffrent [c’est-à-dire les hommes]
à s’expliquer les uns aux autres sur les
plus simples souffrances de la vie. » Bien plus,
le langage, ayant perdu son contact avec la
nature, est devenu par lui-même un pouvoir
qui fausse l’esprit des hommes ; les idées toutes
faites, les mots sonores prennent la place
des pensées sincères et font des cerveaux artificiels.
Quand donc, dans une humanité atteinte de si profondes blessures, résonne la musique de nos maîtres allemands, à proprement parler, que nous fait-elle entendre ? Précisèrent rien autre chose que le sentiment juste qui est l’ennemi de toute convention, de tout ce qui rend artificiellement l’homme étranger et inintelligible à l’homme : cette musique est retour à la nature, en même temps qu’elle est purification et transformation de la nature ; car, dans l’âme des hommes les plus pleins d’amour, la contrainte à ce retour à la nature a surgi, et dans leur art retentit la pâture transformée en amour.
On pourrait demander à Nietzsche si vraiment, dans les poésies de Gœthe, et des grands