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Page:Lasserre - Les Idées de Nietzsche sur la musique, 1907.djvu/39

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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


sur laquelle Nietzsche n’a jamais varié. Elle est déjà présente dans la « métaphysique d’artiste », celle-ci en reçoit un intérêt qui compense et au delà son enchevêtrement dialectique.


1. — Tout d’abord il n’y a, aux yeux de Nietzsche, aucune différence entre le beau et l’agréable. Et l’agréable, c’est la fiction.

C’est une conception fort répandue parmi les esthéticiens philosophes (et on n’a garde de la repousser) que le beau est un degré supérieur du vrai, que l’art perfectionne les êtres ou les objets qu’il imite, mais dans leur propre sens, en dégageant des traits mélangés de l’individu le type qu’ils enveloppent réellement sans le laisser transparaître dans sa pureté et sa plénitude. Cette conception est, selon Nietzsche, l’interprétation philosophique fausse d’une donnée esthétique juste. Il est vrai que le but de l’œuvre d’art c’est de produire des types, des formes définies, consommées, parfaites. Mais ces types, ces formes, l’art ne les dé-