besoin sa satisfaction, ne saurait donc consister
dans cette imitation approfondie des objets
dont parlent la plupart des esthéticiens philosophes.
Il est au contraire une falsification
idéale. Il efface de la figure des objets et des
êtres toutes les traces du « devenir », de la contradiction
interne que, même soumis à l’unité
artificielle et superficielle du concept abstrait,
ils ne laissent pas d’offrir, et qui les caractérisent
comme réels ; il en défait « tous les plis », il en
annule tout le désordre immanent pour leur prêter
l’aspect de natures achevées, heureuses, épanouies
dans la plénitude de leur essence. Platon
enseignait que les objets sensibles n’ont, dans
leur grossière imperfection, qu’une ombre
d’existence et que les idées qui contiennent
l’essence pure et parfaite des choses sont seules
réelles. C’est tout l’opposé pour Nietzsche. Mais
si l’idée est pour lui l’irréel, elle est pour lui
comme pour Platon le beau et le bon, et cela
en proportion de son idéalité.
Ma philosophie est platonisme retourné. Plus une