entre la musique et tous les autres arts, soit
plastiques, soit poétiques, une opposition correspondante
à celle qui existe métaphysiquement
entre l’Apparence et l’Être en soi. Tous les
autres arts imitent la nature, ceux-ci dans ses
formes sensibles, ceux-là dans ses déterminations
morales. La musique seule n’est pas un art
d’imitation. Elle est sans modèle dans la nature.
Ce qu’elle exprime, c’est donc la réalité ultraphénoménale,
la Volonté, dans sa tendance
immanente, dans sa virtualité infinie, que ni le
temps, ni l’espace n’absorbent. Voici les plus
intéressantes des preuves que Schopenhauer
donne de cette thèse[1].
1. — L’impression que nous procure une œuvre plastique ou poétique, dans la mesure où elle est conforme à sa fin, c’est celle de l’achevé, de l’éternel. N’est-il point vrai tout d’abord que la musique agit sur la sensibilité avec une intensité incommensurable à l’intensité d’action des autres arts, ensuite que la plus profonde impres-
- ↑ Le Monde comme Volonté et Représentation, § 52.