Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/17

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fonde. Son courage l’abandonna presque entièrement. Cependant ses larmes, essuyées par la main d’un frère, devinrent par degrés moins amères.

Anna, sœur tendre, prodigua aux enfans de Frédéric les soins d’une mère. Elle ne cessoit de les caresser. Elle consoloit leur père, et cherchoit par tous les moyens à le distraire. Enfin, elle parvint à alléger le fardeau de sa douleur.

Le comte Alphonse aimoit son frère avec tendresse ; il compatissoit à son malheur. Il eût voulu l’adoucir au prix de ce qu’il avoit de plus cher, les soins et les assiduités d’Anna exceptés. Il la croyoit incapable d’accorder à un autre la plus petite part de l’amour qu’elle lui devoit. Il se disoit à lui-même que c’étoit cet amour pour lui, qui la portoit à ne pas quitter son frère, afin qu’il ne restât pas seul avec sa douleur. Alphonse d’ailleurs connoissoit son malheureux penchant à la jalousie. Il s’efforçoit sans