Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/179

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épuisées. Le soleil étoit depuis long-tems sur l’horizon lorsqu’elle se réveilla. Elle resta presque toute la journée sur son lit, absorbée dans sa douleur et dans ses vaines conjectures sur le sort qui l’attendoit. Le soir Kroonzer reparut, apportant encore de nouvelles provisions. Il parut très-surpris de ce qu’elle n’avoit pas touché à celles qu’il avoit apporté la veille. Il l’engagea à prendre enfin quelque nourriture. Sans faire attention à ce qu’il disoit, elle le conjura de lui expliquer ce qu’elle avoit entendu le jour précédent. Il ne répondit pas ; mais après avoir préparé la lampe, il l’alluma et sortit de la chambre, en lui répétant l’invitation de manger au moins quelque fruit et un peu de pain.

Pour obéir non à Kroonzer, mais à la voix impérieuse de la nature, Lauretta mangea un peu et but un grand verre d’eau. Elle résolut de ne plus même goûter au vin, persuadée, par l’effet