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Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/291

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homme. Souvent même son imagination lui faisoit voir ce qu’elle craignoit.

Il faisoit une de ces nuits pendant lesquelles la lune décroissante paroît à l’horison pleine et d’un rouge sanglant, et teint de feu tous les objets sur lesquels la perspective la fait paroître, pour ainsi dire, prête à tomber. Nos voyageurs ayant tourné le coin d’un petit bois qu’ils traversoient, la lune brilla tout-à-coup à leurs yeux. La scène étoit romantique. Lauretta se livra, malgré elle, au plaisir de la contempler. La lune s’enfonça insensiblement sous l’horizon, et, laissa nos voyageurs sans autre guide que la foible et tremblante lumière des étoiles.

Ils étoient partis du château depuis trois heures, lorsque le comte arrêta son cheval devant une chaumière. Il frappa à la porte. On lui ouvrit à l’instant. Les habitans de cette simple demeure, un homme d’un moyen âge et son jeune fils, tous deux bergers, s’empressèrent de