Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/39

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pensées ; mais le charme cessa avec la nouveauté. La réflexion ramena les inquiétudes et les chagrins : quelquefois, il formoit la résolution de retourner au château de Cohenburg.

« Mon oncle, se disoit-il, est innocent : ma mère me l’a elle-même déclaré. — Pourquoi donc le craindrai-je ? — Cependant, elle m’a conjuré de ne plus le voir. — Quel peut être le motif de cette étrange conduite ? — Pourquoi me le cacher ? — Seroient-ils tous les deux les meurtriers de mon père ? — Ma mère auroit-elle donné sa main sanglante au comte Frédéric, et ne m’a-t-elle ordonné de quitter le château que pour éloigner un témoin importun, dont elle n’eût pas osé soutenir les regards ? »

Cette idée fut sur le point de troubler sa raison. — « Non, reprit-il, ma mère n’est pas si criminelle. S’il en eût été ainsi, l’aurois-je trouvée aux genoux du comte ? — Cela ne peut avoir été concerté pour me