Aller au contenu

Page:Lathom - La Cloche de minuit v1.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un seul ami sur la terre. Cet abandon lui avoit rendu plus cher son chenal, et il éprouvoit une extrême répugnance à se séparer de cet unique témoin de son bonheur passé.

« S’il m’étoit possible de le garder ! disoit-il en lui-même ; mais le peu d’argent que je possède, sera bientôt dépensé, et alors… — Il est à vous ! s’écria-t-il ; prenez-le ; mais traitez-le doucement. »

Il s’élança dans la maison, et ne voulut plus revoir son cheval. L’objet essentiel étoit alors fort loin de sa pensée. Il ne songea pas à l’argent, jusqu’au moment où l’hôte le tira de sa rêverie, en jetant les florins sur la table.

Cette affaire terminée, sa première démarche fut de s’engager dans l’armée, en qualité de volontaire. Il reçut le prix de son engagement, et endossa l’habit militaire. Il vit avec plaisir que ce nouveau costume le rendoit presque méconnoissable.