par Arieno. Nous nous rendîmes à cheval à une petite maison, située environ à un quart de lieue de Venise ; elle appartenoit à un homme qui avoit autrefois été au service du comte ; nous laissâmes nos chevaux à cet endroit, et à l’approche de la nuit, nous retournâmes à pied à la ville.
» Nous arrivâmes dans la petite rue environ une heure avant le tems marqué pour le rendez-vous, par votre mère. — Je tirai mon épée, et nous nous plaçâmes à l’ombre d’un portique très-bas. Bientôt nous entendîmes le bruit des pas. — Un homme enveloppé dans un manteau s’avança rapidement vers nous. Arieno me dit tout bas : « C’est lui, c’est le comte lui-même. » — Je m’élançai sur-le-champ vers lui, et en le traitant de scélérat, je lui dis de se mettre en garde. Il donna un coup sur mon épée, avec une canne, qu’il tenoit à sa main, et essaya de passer outre. Mais je reculai de quelques pas, et