animé, si j’eusse été italien. Lorsqu’il cessa de parler, je m’écriai :
» — S’il mérite la mort, pourquoi craindrai-je de la lui donner moi-même ? S’il peut y avoir une excuse pour celui qui verse le sang d’un homme, elle est sans doute pour celui qu’une injure mortelle force à la vengeance. Pourquoi donc alors charger d’un crime la main d’un autre, et en payant le prix du sang, ajouter à mon propre crime ?
» Je fus beaucoup de tems avant de pouvoir faire comprendre à Arieno, accoutumé aux mœurs d’un pays où la vie des hommes s’achète comme celle des plus vils animaux, que je croyois devoir venger, de mes propres mains, ma propre injure, et sur-tout avant de le déterminer, à m’accompagner jusqu’à la petite rue, où devoit passer le comte Frédéric, pour se rendre à son rendez-vous avec votre mère. À la fin il promit de me suivre. Nous partîmes à l’heure indiquée la veille,